mardi 14 juillet 2020

je veux un cabinet (d'architecture)


Ami lecteur, enfin un nouveau texte sur ce blog parce que ces derniers temps je me suis beaucoup éparpillé non seulement sur les réseaux sociaux et un peu les médias mais surtout en participant à la création de lafabriquedelasante.fr, think tank qui deviendra bientôt la réference mondiale, française, une référence de la réforme du système de santé.
Bon quand je dis nouveau, je triche un peu puisqu'il s'agit d'une version bloguesque d'un texte que de toutes façons tu n'as pas lu sauf si tu es abonné à Architecture Hospitalière. T'es abonné? Bon tu vois. l'original n'est pas tout à fait le même mais pas tout à fait un autre et il est mais on sait très bien que tu n'iras pas le lire de toutes façons.
Comme je l'ai expliqué ici souvent, les urgences sont depuis longtemps au cœur du débat sur notre système de santé parce qu’elles servent de palliatif aux manques de celui-ci. Il n’est pas anodin d’ailleurs que le mouvement social qui touche les hôpitaux depuis plus d'un an soit parti de ces services qui accueillent et prennent en charge non seulement les patients les plus graves mais finalement tous ceux qui n’ont pas trouvé ailleurs de solution à leur problème ou supposé problème de santé ainsi que les exclus du système se substituant parfois même aux structures d’accueil purement sociales.  
Sinite parvulos venire ad me comme il disait (ce blog devient de plus en plus religieux, je vais finir par mettre des images pieuses).
Contrairement aux idées reçues, l’organisation change en permanence. Les personnels se forment, la spécialité à part entière ne datant que de quelques années. On discute désormais d’infirmières de pratiques avancées. On intègre directement les assistantes sociales à nos prises en charge. Là où il y a quelques années on séparait les flux selon les spécialités médicales, on les différencie en fonction de la gravité. 
La polyvalence s’est installée dans nos services, nécessitant un rapprochement non seulement professionnel mais physique entre les SMUR et les urgences (enfin pas toujours, hélas). 
La technologie s’invite aussi dans notre pratique, le matériel biomédical mais aussi les logiciels métiers indispensables et demain l’intelligence artificielle (ou après demain. Ou après après demain. Un jour quoi).
Robby le Robot | ScienceFictionArchives.com
Bon on n'est pas encore à Roby le robot

Et pour simplifier de nouvelles structures s’accolent ou se différencient des urgences, maisons médicales de garde, structures de soins non programmés à coté ou dans nos locaux, voire à leur place. Toutefois nous avons du mal à garder nos personnels, des salaires trop bas évidemment mais aussi et surtout les horaires difficiles et les conditions de travail découragent les plus passionnés.   
Et les locaux ne sont pas neutres. J’ai l’habitude de dire que les urgentistes sont les médecins de la cave. 
Pour des raisons de proximité avec les plateaux techniques, d’accès sur l’extérieur, les urgences sont le plus souvent situées au rez-de-chaussée ou au sous-sol, dans un environnement ou la lumière du jour arrive avec difficulté. Nos locaux sont le plus fréquemment trop petits et ont été pensés pour des volumes bien en deçà de notre activité quotidienne. Ils se sont souvent étendus au fur et à mesure des années par des bricolages successifs, prenant peu à peu les espaces administratifs et de détente des personnels eux-mêmes toujours plus nombreux. L’exiguïté, le manque d’investissement et d’entretien font souvent que nous travaillons dans des locaux salis, dégradés, mal entretenus et de plus en plus inadaptés.
Les décors authentiques de films d'horreur | Au Scalpel
Welcome to the Emergency Department!
Je suis souvent frappé lorsque je visite ne serait-ce que des immeubles de bureau, de la place faite à l’espace, la lumière mais souvent l’ingéniosité qui é été mise pour utiliser les espaces, sans parler des matériaux et de la décoration. Ben les urgences c’est pas ça.
Réaliser un nouveau service d’urgence et de SMUR c’est être soumis à beaucoup de contraintes, financières évidemment, techniques, réglementaires, architecturales, d’intégration dans l’hôpital et surtout celles posées par des professionnels hospitaliers qui ne seront peut-être plus là quand on utilisera ces locaux qui pour les urgences s’avèreront souvent inadaptés dès leur ouverture.
Le risque le plus grand est le manque d’ambition et d’imagination.
Le risque est de se conformer aux demandes des hospitaliers sans apporter sa propre expertise. Non je n’ai pas besoin que le cabinet m’explique comment organiser mes flux. Je le sais mieux que lui et de toute façon cette organisation sera obsolète dans quelques années, remplacée par une autre.
J’ai besoin que le cabinet m’aide à faire mieux vivre mes équipes, prendre en charge mes patients, trouver de l’espace pour des activités nouvelles, pour le travail hors du flux médical et paramédical, et surtout faire que la qualité de vie au travail ne soit pas qu’un slogan.





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